février 19, 2007

Amour quand tu nous tiens !

Bien que cela ne soit pas évident au premier abord, toute la Torah est un guide pour aimer. C'est ce que je vais essayer de clarifier dans les paragraphes suivants.


Un point critique de la Torah dont on ne parle pas souvent est "lishma", ou "pour Son Nom". Dans son article "Mitsva Ahat", le Rav Yehuda Lev Alevi Ashlah, écrit
«Il n'est point de travail pour Hashem, et observance de ses commandements, si ce n'est pour Son Nom (Lishma). »


Quel est donc ce concept ?

Ici, nos sages ont introduit un point fondamental qui est l'intention derrière nos actes. De quoi s'agit il ? Dans toutes action, pensés, paroles, il y a derrière ce que je souhaite réellement atteindre. Je ne suis pas toujours conscient de ce que je désir atteindre à travers mes actes. L'humanité a découvert cela il y a peu de temps, à travers la psychanalyse et la psychologie.

Quelle l'intention à laquelle je dois arriver ?

L'homme doit arriver à Lishma. Pour Son Nom.

Qu'est ce que cela signifie ?

En dehors du Créateur, il n'y a que la création, l'homme. Si l'homme n'agit pas pour le Créateur il n'agit que pour lui-même, de manière égoïste. Pour cette raison le Baal Soulam écrit:

«Il n'est point de travail pour Hashem, et observance de ses commandements, si ce n'est pour Son Nom (Lishma). »

Car si l'homme n'est pas au degré Lishma, il agit encore pour lui-même. Et ce n'est n'est donc pas désigné par le terme travail pour Hashem, Avodat Hashem, mais l'homme travail pour satisfaire ses désirs égoïstes, d'argent, de gloire, de pouvoir etc. C'est ce qui est désigné par le terme Avoda Zara, travail étranger, (parfois également traduit par idolâtrie, mais le terme en français porte à confusion par son manque de précision).

Ainsi, tant que l'homme n'est pas au degré lishma, il n'y a point de travail saint.

Quel est le degré désigné par le terme lishma ?

Lishma est le plus haut degré que peut atteindre l'homme, lorsque chacun de ses désirs sont réparés, autrement qu'ils ont acquis la propriété désignée par le terme lishma.

Ce degré est également appelé "Amour", ou plus exactement "Amour qui ne dépend de rien" (ahava she eina tlouya be davar), c'est le degré de la partie supérieur de Atsilout.

Toute la Torah n'est un guide pour que l'homme puisse arriver à ce niveau. Pour cette raison, il est écrit que Rabbi Akiva dit que tout la Torah est incluse dans la mitsvah, "Aime ton prochain comme toi-même". Qui inclue l'ensemble des mitsvot entre l'homme et son prochain, et également les mitsvot entre l'homme et le Créateur. C'est-à-dire l'ensemble des corrections que l'homme doit faire sur ses intentions.

Amour ?

Pour les humains que nous sommes, nous aimons ce dont nous tirons du plaisir. Si l'homme retire du plaisir d'un plat raffiné, il dira qu'il aime ce plat, qu'il aime la bonne cuisine. Dans notre monde nous nous aimons les uns les autres comme nous aimons la bonne cuisine. Dans la mesure où nous pouvons tirer avantages les uns des autres, nous nous "aimons".

Cet amour n'est qu'un compromis social qui sert l'intérêt de la majorité. C'est une situation très instable comme nous avons put le constater. Car l'égoïsme est en constante évolution, la source de plaisir change constamment, c'est ce qui rend nos édifices sociaux temporaires. C'est ce qui cause la détérioration de la société, c'est également la cause de la plupart des guerres.

Notre nature est opposée à l'amour au sens spirituel du terme, au sens de ce que nous dicte la Torah.

Pour cette raison nous fut donné la Torah.

Par où commencer ?

"De Lo Lishma on en vient à Lishma" ainsi que l'on écrit nos sages. Autrement dit, nous n'avons pas le choix que de commencer à rechercher dans la Torah, dans son étude et sa pratique comment nous réparer. Et de lo lishma, on en arrive à lishma.

Si en commençant à s'affairer à la Torah Lo Lishma, l'homme peut arriver à Lishma. Qu'est-ce donc que Lo Lishma ? La traduction littérale donne : "Pas pour Son Nom".

Autrement dit, pas pour le Créateur. Hors qui a-t-il en dehors du Créateur et de la créature, l'homme ? C'est-à-dire que celui qui n'étudie pas pour Hashem, étudie pour lui-même, de manière égoïste.

Ainsi, bien que l'homme de part sa nature, est égoiste, il lui est donné de se réparé et d'atteindre le niveau de Lishma grâce à la Torah, ainsi qu'il est écrit, "J'ai créé le mauvais instinct, et j'ai créé la Torah, son remède".

Mais les sages écrivent, " De Lo Lishma on en vient à Lishma." Quel besoin y a t il de précisé cela ? Si il est déjà écrit "J'ai créé le mauvais instinct, et j'ai créé la Torah, son remède", pourquoi y t il à ajouté: " De Lo Lishma on en vient à Lishma." ?

C'est pour précisé que uniquement quand l'homme prend conscience de son égoïsme, prend conscience du fait qu'il agit pour lui-même, alors il peut développer un désir de se rapprocher du Créateur. Quand l'homme prend conscience du fait qu'il se trouve dans Lo lishma, il voit en lui ce qui est à corrigé, uniquement de cette façon il peut trouver les forces pour élever sa prière à Dieu, d'implorer qu'il l'amène au degré de Lishma.

Autrement dit la condition pour atteindre Lishma est de passer par Lo Lishma. C'est-à-dire, la prise de conscience du mal qui est en nous. Et c'est une chose vitale, car "Il n'est point de travail pour Hashem, et observance de ses commandements, si ce n'est pour Son Nom (Lishma)".

Il est importance de saisir la nuance : il n'est question de lo lishma qu'en rapport à lishma. C'est-à-dire, c'est considéré lo lishma car l'homme recherche lishma. Si durant un instant l'homme cesse de rechercher à atteindre Lishma, ses actions ne sont même pas au degré de "Lo Lishma", mais tout simplement au niveau de vie inconsciente de ce monde.

L'intériorité de la Torah – le monde des intentions – la science du cœur

Les intentions du cœur sont donc le point critique, le levier de tout le système. Pour cette raison nos sages, à travers les générations ont essayé de produire des ouvrages visant à ce que l'homme puisse plus facilement se connecté de l'intérieur au texte. Lorsque la Torah parle du travail des champs, ou de l'arbre, elle nous explique également avec quelle intention l'homme doit travailler avec ses désirs, comment les développer avec la bonne intention, pour que l'homme puisse arriver à l'amour véritable. Ainsi la sagesse de la kabbale ne fait que traduire en des termes plus proches de notre ressentis les intentions décrites dans la Torah. Pour cette raison elle est appelée sagesse dissimulée, car de l'extérieur on ne peut savoir avec quelle intention l'homme agit en son cœur. Elle est donc l'intériorité de la Torah, et le levier du cœur de l'homme, car elle développe chez l'homme l'intention d'agir vers lishma, de se rapprocher de l'amour véritable. L'amour du prochain et du Créateur.

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